Travailler les compétences linguistiques et émotionnelles avec les contes de fées

« Il était une fois un pays » - Une collaboration entre l'école fondamentale GO! 't Kasteeltje et Amadeo Kollectif

Créer ensemble un spectacle de théâtre. Tel était, au départ, l’intention de « Il était une fois un pays », un projet créatif que les élèves de deuxième année de l’école primaire GO! ‘t Kasteeltje, à Overijse, ont déployé avec Amadeo Kollectif. Le processus – et tous les apprentissages au cours de celui-ci – s’est rapidement avéré plus important que le résultat final.

Une conscientisation interne

Plus de la moitié des élèves de l’école primaire GO! ‘t Kasteeltje parlent français à la maison. Cela entraîne de nombreux défis. Au travers du théâtre, l’enseignante Michelle Geraerts souhaitait non seulement améliorer le niveau linguistique de ses élèves, mais aussi renforcer leur confiance en eux ainsi que leurs compétences sociales et émotionnelles. « Mes collègues et moi étions conscients du potentiel de l’art dramatique, mais nous n’avions que peu d’expérience dans ce domaine, » explique Michelle. « C’est pourquoi nous avons décidé de faire appel à un partenaire externe. Nous nous sommes donc associés à Amadeo Kollectif, une organisation qui stimule la créativité et l’imagination par l’expérience et le jeu. »

Le processus plutôt que le résultat final

En six séances pédagogiques, Eric Van Pee, superviseur artistique d’Amadeo Kollectif, a travaillé avec les trois classes de deuxième année. Même si l’intention était de créer un spectacle de théâtre autour des contes de fées, l’accent a été mis sur le processus plutôt que sur le résultat final. « J’ai vite compris que cela n’avait pas de sens que les élèves apprennent un texte par cœur et le récitent, » explique Michelle. À long terme, il est beaucoup plus important qu’ils puissent sortir des sentiers battus et apprennent à se servir de leur imagination. »

Au-delà des clichés

Au cours du projet, Eric a consacré beaucoup de temps aux exercices d’improvisation. « Il est ainsi parvenu à ce que les élèves s’ouvrent, se lâchent, y compris les garçons qui sont habituellement plutôt inhibés, » explique Michelle. Même les plus timides ont osé se laisser aller. Eric avait beaucoup de feeling avec les élèves. Je les ai vus s’épanouir sous sa direction. »

Une fois que les élèves se sont sentis à l’aise, Eric a commencé à stimuler leur imagination. « Lorsque l’on travaille avec des contes de fées, on tombe vite dans des stéréotypes, » explique Michelle. Eric a réussi à faire réfléchir les élèves, au-delà des clichés. Je compte utiliser cette méthodologie dans mes leçons à l’avenir. »

« Eric a réussi à faire réfléchir les élèves, au-delà des clichés. Je compte utiliser cette méthodologie dans mes leçons à l'avenir. »

Michelle, institutrice

Les conseils de Michelle, institutrice.

Faites confiance au processus. Personnellement, j'ai tendance à intégrer trop d'activités dans un court laps de temps. Eric a abordé le processus créatif avec beaucoup de calme. « Est-ce qu’on va y arriver ? », me disais-je parfois. À tort, car le résultat était toujours au rendez-vous, avant la fin de la séance.

Participez, vous aussi. Les élèves aiment cela et osent davantage se laisser aller si l'enseignant fait de même.

Ne laissez pas passer trop de temps entre les séances. Cela permet aux élèves de rester dans l'ambiance.

Faites régulièrement le point avec votre partenaire externe sur les attentes mutuelles. Avec Eric, l'accent était mis sur le processus - ce qui était bien - mais nous voulions aussi être en mesure de montrer quelque chose aux parents à la fin. Eric en a tenu compte et a combiné efficacement les deux objectifs.

Un coup de pouce pour la confiance en soi

Le point culminant du processus créatif fut la séance dans l’Imaginarium d’Amadeo Kollectif : une installation d’instruments de musique qui parlent à l’imagination. Les élèves entrent dans le monde des sons par le biais de dalles, dont chacune émet un son de hauteur différente. Si on les arpente de façon linéaire, on entend la mélodie de Frère Jacques, mais Eric a demandé aux élèves de changer la mélodie. Ils pouvaient choisir comment y parvenir : en sautant des dalles, en allant plus vite, en revenant sur leurs pas…

Cet exercice est un exemple typique de la manière dont Amadeo Kollectif augmente la confiance en eux des élèves grâce à l’imagination. Sans aucune connaissance préalable, chacun parvient à jouer avec les sons. « Souvent, les élèves peuvent et connaissent davantage qu’ils ne le pensent, » estime Michelle. « Ce projet a fait ressortir ces compétences cachées. »

Des compétences sociales et émotionnelles

Les compétences sociales des élèves ont également été affinées durant le projet. « Eric a toujours eu une approche très ludique de la répartition du groupe, » explique Michelle. C’est ainsi que sont nées des collaborations inattendues. » L’expression des émotions a été abordée lors d’exercices d’improvisation. Par exemple, les élèves devaient faire passer un objet avec une certaine émotion ou adopter l’émotion d’un adversaire. « Mais la chose la plus importante que les élèves ont apprise est de se libérer des stéréotypes, », conclut Michelle. « Chez Amadeo Kollectif, les princesses ne sont pas forcément belles et les belles-mères ne sont pas toujours en colère. Ça donne à réfléchir. »

En résumé, il s’agissait d’un projet de théâtre dans lequel – plutôt que le résultat final – l’épanouissement personnel des élèves était primordial. Le projet « Il était une fois un pays » leur a permis d’acquérir des compétences qui dépassent le cadre théâtral : il a mis en pratique le pouvoir de l’imagination.